1986 Georges Romathier
Tout un travail d’approche, depuis vingt ans et plus, en un même lieu, en Provence, dans une même lumière, avec des séries de thèmes récurrents. La poursuite d’un dialogue ouvert avec la nature ou a partir du réel s’affirme la tentation d’une écriture sensorielle.
Écriture sensorielle enclenchée par une lecture du dehors en plein soleil. Regard capté en un triple tremplin :
Le vivant de l’organique, la pulsion propre de la saisie graphique et le dynamisme du geste autour de la série. Pratique sérielle qui diversifie et établit l’esprit de mouvance et de retour dans la quête du réel et son écho fantasme dans le travail.
Ici le travail présenté : des lavis à l’encre de Chine, au brou de noix ou aux deux mélangés, sur un papier teinté de format uniforme s’inscrit dans cette optique d’écriture sensorielle, ponctuée de réverbérations émotionnelles et culturelles ou éclate toute une dramaturgie plastique de l’ombre et de la lumière, tempérée par une vraie respiration qui rend l’ensemble homogène.
Nécessaire de préciser que tout ce qui est dit l’est en temps réel, geste qui s’abîme dans la réalité et la plénitude
de l’instant et est conserve tel quel sur le papier. Compléter en disant que c’est un geste grandeur nature, c’est-à-dire substituer la notion ornementale de format différencié à celle plus humaine d’échelle de préhension, du coeur, de l’œil, et de la main, la somme de lavis se lisant comme un journal sensoriel.
Lavis mesure du temps, emblème du regard.